Menaces sur la science du climat : H&B soutient  « Stand Up for Science »

Publié le 10/03/2025

Depuis son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier dernier, Donald Trump, secondé par Elon Musk et le DOGE ("Department Of Government Efficiency"), s’attaque à de nombreuses institutions scientifiques du pays. Aux États-Unis, les institutions de recherche, les agences de régulation, les droits civiques et les fondements mêmes de la démocratie sont mis à mal. La solidarité internationale s’avère indispensable pour « Défendre la science » !

La science et les humanités en danger

Les études et travaux sur le genre, la diversité et les minorités (le DEI : diversity, equity and inclusion) sont visés, mais aussi ceux en relation avec l’environnement, le changement climatique, l’énergie renouvelable et… les maladies infectieuses. Déclarés non prioritaires et contraires aux valeurs du pays, ils sont chassés de tous les organismes publics.

Les attaques prennent des formes multiples et parfois arbitraires, donnant lieu à des volte-face suite à des poursuites pour illégalité, et déstabilisent totalement l’ensemble de la communauté scientifique : purges dans les demandes de financement, licenciements, coupes dans les attributions de bourses de thèses, dérégulation des procédures d’agréments, censure et restrictions dans les publications, disparition de données (notamment effacement de pages web sur le changement climatique au département de l’agriculture).

Les principales organisations dans le collimateur de l’administration Trump sont nombreuses : les Universités, le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), le National Weather Service (NWS), les Centers for Desease Control and Prevention (CDCP), la National Agency for Food and Drug Administration Control (NAFDAC), la National Science Foundation (NSF), la National Nuclear Security Administration (NNSA), l’US Geological Survey, l’US Fish and Wildlife Service, l’US Department of Agriculture, et les National Institutes of Health (NIH).

Des attaques sous des formes multiples

- La National Oceanic and Atmospheric Administration en charge de la prédiction des ouragans et tempêtes, de la surveillance des pêcheries et espèces menacées et de l’impact des activités humaines sur le climat et les écosystèmes terrestres, est accusée par le gouvernement Trump d’être « l’un des principaux moteurs de l’industrie des alarmes liées au changement climatique ». Elle a subi 1 000 nouveaux licenciements le 8 mars s’additionnant aux 1 300 démissions ou licenciements des semaines précédentes, soit 20 % du total des effectifs) ;

- Le National Institute of Health (NIH) des États-Unis, le plus grand bailleur de fonds public mondial de la recherche biomédicale, premier organisme de recherche sur les cancers, la maladie d’Alzheimer et le diabète : l’administration Trump, après avoir échoué à bloquer directement les allocations de bourses (décision annulée car illégale) a réussi à bloquer le système en empêchant toutes les réunions d’évaluation des subventions empêchant l’institut de dépenser une grande partie de son budget annuel de 47 milliards de dollars ;

- Les agences de la Food and Drug Administration (administration des aliments et médicaments) se sont vues notifier l’exigence de supprimer des réglementations et directives d’agrément des médicaments ;

- Le Département d’Agriculture fédéral a dû effacer les données se référant aux thèmes jugés indésirables, en particulier celles concernant le changement climatique (cette mesure impacte aussi le Service en charge des forêts) et 6 000 personnes ont été licenciées, certaines réintégrées dans d’autres services, puis licenciées à nouveau ;

- Suppression de 400 millions de dollars de crédits à l’Université de Columbia, accusée de n’être pas intervenue lors de manifestations pro-palestiniennes. Par ailleurs l’ensemble des universités et des collèges ont eu deux semaines pour supprimer les critères raciaux et de genre dans les dossiers d’admissions ou d’aides ;

Enfin l’Agence américaine pour le développement international (Usaid) (chargée de l’aide humanitaire à l’étranger), très active dans la fourniture d’expertise, de moyens humains et de traitements dans le domaine de la santé, a été démantelée en quelques jours par les équipes d’Elon Musk, avec des conséquences dramatiques pour les bénéficiaires des programmes.

Ces mesures affectent non seulement la science mais la santé publique et l’environnement, et menacent la progression des savoirs scientifiques.

Stand up for Science !

Pour DÉFENDRE LA SCIENCE et s'opposer à la situation, de jeunes chercheurs américains se sont mobilisés et ont lancé en février le mouvement « Stand Up for Science ». En France, le mouvement a été soutenu à l’initiative de plusieurs chercheurs qui ont créé « Stand up for Science France » et publié une tribune dans le journal Le Monde du 5 mars dernier.

Une journée de mobilisation était organisée le vendredi 7 mars aux Etats-Unis dans 32 villes et en France dans la plupart des villes universitaires.

Les rassemblements du 7 mars à Paris

Humanité et Biodiversité s’associe et soutient l’objectif clair du mouvement : défendre les sciences et les humanités, la liberté académique et l’Université comme piliers d’une société démocratique.

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Pour en savoir plus : https://standupforscience.fr/