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Les fleurs sauvages éphémères qui annoncent le printemps

Publié le 27/03/2025

Le printemps est là ! Cette saison rime avec le retour des premières fleurs de l’année. Vous avez très certainement déjà pu observer vos jardins, mais aussi les parcs et forêts se teinter de couleurs blanches, jaunes, roses ou violettes, annonciatrices du retour des beaux jours ! Ces petites fleurs des premières chaleurs ne restent pas longtemps, c’est pour cela que nous vous proposons un Zoom Espèce spécial sur huit fleurs sauvages éphémères, qui font partie des plus courantes en ce début de printemps, afin d’apprendre à les identifier et à mieux connaitre leur écologie.

Certaines d'entre elles n’ont pas froid aux yeux et pointent "le bout de leur nez" dès le mois de janvier, parvenant à braver les manteaux neigeux ! D’autres un peu plus frileuses préfèrent attendre les premières chaleurs de mars-avril pour apparaître.

Description

• Le Perce-neige (Galanthus nivalis) se distingue par ses fleurs en forme de clochettes blanches pendantes, marquées de taches vertes en linéaire à la base des pétales. Il est connu pour sa capacité à percer la neige pour fleurir dès la fin de l’hiver, d'où son nom.

Le perce-neige ressemble à s'y méprendre à la nivéole de printemps (Leucojum vernum). Elle apparaît au même moment mais possède une fleur blanche plus arrondie avec des taches vertes ou jaunâtres sur la pointe des pétales.

• Le Crocus d’automne (Crocus vernus), en forme de coupe, est souvent blanc, violet, jaune ou blanc à stries violettes. Les feuilles sont fines et étroites, avec une ligne blanche centrale bien marquée.

Il est très semblable au Colchique d'automne (Colchicum autumnale), avec ses six pétales roses/violets. La principale différence se situe au niveau des feuilles, plus larges chez des colchiques. De plus, comme son nom l’indique, le colchique d’automne ne fleurit pas à la même période.

• La Pâquerette (Bellis perennis) est facilement reconnaissable par son cœur jaune et ses pétales blancs parfois teintés de rose ou de pourpre aux extrémités.

Elle est très similaire à la Marguerite commune (Leucanthemum vulgare) qui est cependant plus grande et fleurit plutôt en mai-juin.

• La Jonquille (Narcissus pseudonarcissus) est dotée d’une couronne jaune ou jaune orangé en forme de trompette, avec des pétales jaune pâle qui entourent la couronne. Ses feuilles vertes sont longues et étroites.

Il est possible de la confondre avec la jonquille horticole qui est cultivée. Elle est toutefois plus grande avec, dans certains cas, plusieurs fleurs par tige. Une autre confusion est possible avec le narcisse des poètes (Narcissus poeticus), qui possède une couronne plus petite et des pétales blancs.

• La Violette odorante (Viola odorata) est, certes, violette mais aussi parfois blanche ou bleue selon les variétés. Ses cinq pétales évoquent la forme d’un papillon, et sa feuille celle d’un cœur.

À ne pas confondre avec la Violette cornue(Viola cornuta) qui est de forme similaire mais à la fleur plus large et aux pétales souvent plus longs.

• L'Anémone des bois (Anemone nemorosa) est de couleur blanche, ou parfois légèrement rosée ou bleutée. Composée de cinq pétales distinctifs, ses nombreuses étamines de couleur jaune clair créent un contraste avec les pétales.

Elle est très proche de sa cousine l'anémone hépatique (Hepatica nobilis) qui se distingue tout de même par ses feuilles divisées en trois lobes, tandis que celles de l'anémone des bois sont multiples.

• La Ficaire printanière (Ficaria verna) offrent des feuilles souvent en forme de cœur avec des bords légèrement dentelés, et aux couleurs vert brillant.

Les fleurs sont jaunes, en forme de coupe, et comportent six à neuf pétales. D’autres espèces appartenant à la même famille des renonculacées sont très semblables, à l'instar de la renoncule des champs (ranunculus arvensis) mais qui ne possède généralement que cinq pétales distincts en ovale.

• Les Primevères communes (Primula vulgaris) sont souvent jaunes, roses, violettes ou rouges et apparaissent en ombelles, c'est-à-dire en grappes. Les pétales sont en forme de cœur et le centre de la fleur forme une étoile jaune. Quant aux feuilles, elles sont de couleur vert foncé avec des bordures légèrement dentelées.

Les primevères communes ressemblent beaucoup à la Primevère élevée (Primula vulgaris) qui possède toutefois des feuilles plus allongées. Elle est aussi plus grande (30 à 45 cm de hauteur).

Écologie

• Le Perce-neige (Galanthus nivalis) fleurit de fin janvier à début mars. Très rustique, il est capable de supporter des températures jusqu’à -15°C. Sa floraison dure en moyenne une à deux semaines. Les perces neiges s’adaptent à tout type de sol mais préfèrent les forêts tempérées et les prairies humides.

• Le Crocus de printemps (Crocus vernus) fleurit en mars, et parfois dès février selon le climat. Elle apprécie les prairies, pâturages et zones ouvertes au soleil. Son cycle biologique est très court et elle ne subsiste souvent que quelques jours.

• La Pâquerette (Bellis perennis) possède une période de floraison assez longue, de la fin de l’hiver (dès février) et jusqu’à l’automne. Très résistante, elle tolère une large gamme de sols et peut se propager facilement.

• La Jonquille (Narcissus pseudonarcissus) fleurit généralement au début du printemps, typiquement entre mars et avril et demeure l'une des premières fleurs à apparaître après l'hiver. Sa floraison dure en moyenne deux à trois semaines.

• La Violette odorante (Viola odorata) fleurit généralement au début du printemps, souvent dès mars et jusqu’en avril ou mai, selon les conditions climatiques. Elle apprécie les forêts claires, les prairies, les bords de bois et les zones herbeuses.

• L'Anémone des bois (Anemone nemorosa) est une fleur caractéristique des forêts et des sous-bois. Elle fleurit au printemps, généralement dès le mois de mars, jusqu'en mai et sa floraison dure deux à trois semaines.

• Ficaire printanière (Ficaria verna) est présente au sein de nombreux milieux comme les prairies, les bois clairs, les haies et les bords de chemins. Elle fleurit de mars à mai avec une floraison d'environ trois à quatre semaines.

• Les Primevères communes (Primula vulgaris) fleurit de mars à mai avec une floraison qui peut durer entre quatre et six semaines. Elle réapparaît parfois en automne si les conditions sont favorables. Ayant une préférence pour les sols frais et humides, elle apprécie particulièrement les lieux boisés, les prairies humides et les bords de ruisseaux.

Les fleurs sauvages du printemps et l’Homme

Longtemps considéré comme une fleur sauvage originaire de Grande-Bretagne, le perce-neige a en réalité été introduit par les Romains au Royaume-Uni à la fin du XVIe siècle depuis l’Europe et le Moyen-Orient.

Au Moyen Âge, le perce-neige était utilisé dans certaines cultures, en particulier en Angleterre ou en France où l'on déposait des fleurs fraîches près des portes pour protéger les maisons des mauvais esprits.

Dans l’Égypte ancienne, le crocus était associé à la fertilité, et les Romains, quant à eux, associaient cette fleur au luxe et à l’opulence. Le crocus est également assimilé à l’épice du safran. C’est la crocus sativus (safran d'Europe), qui par sa culture, permet d’obtenir une des épices les plus chères au monde. Il est nécessaire de récolter entre 150 000 et 200 000 fleurs de crocus safran pour produire 1 kg de safran.
Photo ci-contre : un Safran d'Europe (Crocus sativus)

Depuis l’antiquité, la pâquerette est symbole de pureté et d’espoir. Dans la mythologie romaine, on raconte que la nymphe Bellis se transforma en pâquerette pour échapper aux assauts des dieux et pour préserver son innocence.

On peut supposer que son nom latin, bellis perennis, provient de cette légende.

La Jonquille (ou le Narcisse) est liée au mythe grecque de Narcisse, un jeune chasseur doté d’une grande beauté mais surtout très égocentré. En se penchant un jour pour boire auprès d’un point d’eau, il tomba amoureux du reflet de sa propre image dans l'eau. Ne pouvant plus en détourner le regard, il finit par tomber dans l'eau et se noya. Les dieux, émus par sa triste destinée, transformèrent son corps en une fleur qui porte aujourd’hui son nom, le Narcisse.

La jonquille est la fleur nationale du Pays de Galles. Son apparition au début du printemps coïncide avec la fête qui célèbre le Saint David (ou Dewi Sant), le saint patron du Pays de Galles, qui a lieu le 1er mars. Historiquement, l'emblème national était le poireau, mais c’est David Lloyd George, seul Gallois de l’histoire à avoir été premier ministre du Royaume–Uni de 1916 à 1922, à préconiser la jonquille à la place.

La Violette odorante : en France, la ville de Toulouse est surnommée la “Cité des violettes” car, selon la légende, un soldat de l’armée de Napoléon III aurait rapporté de la campagne d’Italie un pied de violette pour l’offrir à sa fiancée. Au début du XXe siècle, on comptait près de 400 producteurs de violettes à Toulouse, qui vendaient leurs bouquets sur le marché aux violettes des Jacobins.

L'Anémone trouve les racines de son nom dans la mythologie grecque. Il est dérivé du mot grec « anemos », qui signifie vent. Selon le mythe, la fleur d’anémone serait née des larmes d’Aphrodite, la déesse de l’amour, après la mort de son amant Adonis. On disait que la fleur était un symbole d’amour et de beauté éternels

Un certain nombre de ces espèces sont pourtant toxiques. C’est le cas pour notre anémone des bois qui présente une toxicité pour l’homme et un certain nombre de mammifères sauvages ou domestiques. En effet, 200 mg d'anémonine suffisent à provoquer la mort d'un animal de 10 kg.

La Ficaire : dans les cultures rurales européennes, les fermiers pensaient que le fait de suspendre ses tubercules dans les étables garantissait une bonne production de beurre, notamment en raison de ses formes arrondies qui rappellent les tétines des vaches.

Ces mêmes tubercules sont utilisés contre les troubles circulatoires, en particulier les problèmes d’hémorroïdes, grâce à leurs propriétés vasoconstrictrices qui favorisent la diminution des vaisseaux sanguins et facilitent la cicatrisation.

Enfin, le Primevère : si vous ne deviez finalement retenir qu’une seule fleur associée au printemps, il s'agirait sans doute de cette dernière. Son nom scientifique primulus, diminutif du latin primus, et qui signifie « premier », fait allusion au fait qu’elle figiure parmi les toutes premières fleurs à apparaître au printemps.

Sa cousine sauvage, la Primevère vraie (Primula veris), est aussi appelée « Coucou » en raison du chant du célèbre Coucou gris (Cuculus canorus), annonciateur du retour des beaux jours.

Les fleurs sauvages dans votre Oasis Nature

Vous avez certainement déjà pu observer un certain nombre de ces fleurs dans votre Oasis Nature. Si ce n’est pas le cas, soyez à l’affût, vous devriez pouvoir profiter de ces espèces dans les prochains jours et cela jusqu’en mai !

Parmi les huit espèces mises en avant, certaines sont plus courantes dans les jardins comme le Crocus de printemps (Crocus vernus), la Pâquerette (Bellis perennis), la Violette odorante (Viola odorata), la Ficaire printanière (Ficaria verna), ou encore la Primevères communes (Primula vulgaris).

Jardin du Portrait Oasis Nature de mars avec un parterre de Ficaires printanières (Ficaria verna)

Pour l’Anémone des bois (Anemone nemorosa) ou la Jonquille, (Narcissus pseudonarcissus), il faudra plutôt vous aventurer en forêt pour en croiser !

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